Québec: À chacun son panier de son «fermier de famille»
Jérôme Gaudreau
La Tribune
(LINGWICK) Un panier de fruits et légumes livré chaque semaine par votre «fermier de famille». Voilà ce qu'offre le réseau Équiterre, qui lance ce printemps sa 14e saison. Si les fervents de fruits et légumes fraîchement cueillis profitent amplement de ce concept, les fermiers de la région, eux, en bénéficient tout autant. Car pour plusieurs, le programme Agriculture soutenue par la communauté (ASC
permet de réaliser leur rêve, celui de vivre de l'agriculture.
À la ferme Croque-Saisons de Lingwick, on prépare présentement la troisième saison des récoltes de l'ASC. Grâce à ces quelque 1000 paniers de fruits et légumes distribués cet été partout en région, la ferme Croque-Saisons s'assurera de couvrir pas moins de 85 % de son chiffre d'affaires annuel.
«Sans le programme ASC, nous ne pourrions pas vivre uniquement de l'agriculture comme nous le faisons, lance Sébastien Alix, copropriétaire de la ferme Croque-Saisons. Équiterre a facilité le lancement de notre ferme il y a trois ans. L'été, on distribue maintenant près de 50 paniers par semaine pendant 17 semaines. On espère atteindre bientôt les 100 paniers.»
Le concept existe donc depuis longtemps, mais semble encore méconnu de la majorité des consommateurs.
«Le principe est fort simple. Nos clients s'engagent à nous encourager pendant 17 semaines en achetant tous les sept jours un panier à 25 dollars. Dans ce panier, nous déposons une douzaine de variétés de fruits et légumes de la saison. Le client peut même remplacer une variété par une autre et nous livrons les paniers aux différents points de chute et ce, jusqu'à Sherbrooke», explique Sébastien Alix.
De cette façon, les consommateurs s'assurent de garnir leur réfrigérateur de fruits et légumes frais du jour et obtiennent même le privilège d'entretenir un lien direct avec leur fermier.
«Au fil du temps, les gens ont perdu la notion de proximité avec leur fermier, ajoute Caroline Poirier, copropriétaire de Croque-Saisons. La plupart du monde achète maintenant ses fruits et légumes à l'épicerie ou au marché. En misant sur nous, les clients encouragent l'achat local et donnent un coup de pouce à l'environnement, car toutes nos cultures sont biologiques.»
«Le concept est à mes yeux très bien pensé, renchérit Sébastien Alix. Les clients et les fermiers partagent une relation gagnant-gagnant. Car en plus de nous permettre de vivre de l'agriculture, ils en ont plus pour leur argent, ils diminuent leur facture de fruits et légumes d'environ 10 % et ils obtiennent des produits de meilleure qualité.»
Réussir en se donnant la main
Du côté de la ferme Arpents dorés de Chartierville, Dora GoldenOne ne pourrait pas non plus se passer du programme Agriculture soutenue par la communauté.
«Je livre près de 40 paniers par semaine à La Patrie, Chartierville, Notre-Dame-des-Bois et Scotstown. Ça représente une grosse partie de mes revenus. Je vise cette année une cinquantaine de paniers par semaine. Cependant, malgré un support exceptionnel du réseau Équiterre, ça me semble long avant que les gens adoptent à leur tour l'idée», indique la propriétaire.
Selon elle, tous gagneraient à adhérer au mouvement.
«Pas seulement les clients, mais les fermiers également. Nous entretenons des relations très saines avec les consommateurs et les autres fermiers. En plus, Équiterre nous offre les services d'un mentor et même quelques formations depuis peu de temps», confie-t-elle.
Puis s'inscrire au programme constitue à son avis un retour aux valeurs d'antan.
«On sait d'où viennent nos légumes et nos fruits, on encourage le fermier du coin et on ne mange que du bio. Même que souvent, j'en donne toujours un peu plus au client. Je ne suis pas certaine que les épiciers offrent ce genre de privilège!» termine Mme GoldenOne.
Question de mieux faire connaître leurs activités, les propriétaires de ces deux fermes du Haut-Saint-François offriront des séances d'information avant d'entamer la prochaine saison.
Les proprios de la ferme Croque-Saisons seront de passage au Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke le 28 mai à 19 h et au Centre culturel de Weedon le 30 mai à 11 h.
Dora GoldenOne tiendra aussi une réunion ce soir, à 18 h 30, à sa ferme située au 230, rang 10 à Chartierville.
Source: www.cyberpresse.ca