La cosmétique bio en pleine progression
Le bio conquiert toutes sortes de domaines. Dans le Zoom de Juillet, Biogis (http://www.biogis.fr/ ) vous propose d'aller voir d'un peu plus près le monde de la cosmétique version bio !
Qui dit conquête dit forcément des parts de marché de plus en plus importantes mais aussi d'autres victoires : progrès des labos pharmaceutiques, prise de conscience des consommateurs et des entreprises, démocratisation de la cosmétique bio.
Il ne faut toutefois pas oublier qu'une conquête a ses à-côtés, (à ne pas occulter !) Tentation d'apprivoiser la tendance quitte à la dévoyer face à des perspectives juteuses de profils, stratégies marketing douteuses, multiplication des acteurs...
Tout cela demande une nouvelle gestion dans l'approche des cosmétiques bio.
Les causes et les conséquences de ce marché en pleine expansion, nous les avons étudiées pour vous. Comprenez comment mieux vous orienter dans cette « jungle » de la cosmétique bio : voici les clés pour en saisir le fonctionnement et les valeurs.
La cosmétique bio se joue de la crise.
Aux Etats-Unis, pays précurseur et moteur, le marché affiche une croissance de 65% par an.
Et en Europe, elle est de 20% par an depuis 2008(1). Si la bio ne représente encore qu'environ 5% du marché total de la cosmétique, elle offre un fort potentiel de croissance, avec sans cesse de nouvelles marques ou gammes.
Juste derrière les Etats-Unis, la France compte quelques 350 nouveaux produits lancés chaque année. Si bien que l'on peut s'attendre à ce que les cosmétiques bio représentent 30% du marché des cosmétiques d'ici 3-4 ans. (2)
Mais pourquoi un tel engouement pour le bio ?
Il y a 15 ans, la cosmétique bio, rare et coûteuse, mal distribuée, surtout considérée comme un acte militant écologique, était peu attirante.
Mais à travers les progrès réalisés par les labos, les produits ont gagné en séduction et en rapport qualité/prix. L'accessibilité, les textures et les parfums non plus rien à envier à la cosmétique conventionnelle.
Ce premier pas vers la démocratisation, les produits bios n'apparaissent plus comme des extra-terrestres et s'ouvrent à un public plus large. Aujourd'hui, près de 9 consommateurs sur 10 se disent satisfaits après avoir testé la bio.
Plus encore, 2/3 d'entre eux trouvent que la cosmétique bio est bien meilleure que la cosmétique conventionnelle.
En effet, il y a une réelle prise de conscience des bienfaits de ce nouveau mode de consommation. 90% des consommateurs choisissent une conso bio pour plus de naturel, 89% pour un meilleur environnement, 84% pour plus de santé. (3) Et ils ont raison !
Il n'y a qu'à comparer 2 étiquettes pour s'en convaincre.
Dans les cosmétiques classiques, c'est la farandole des substances chimiques peu biodégradables, synthèses, comédogènes et autres ingrédients issus de l'industrie pétrolière.
Les excipients dont le rôle est de véhiculer les actifs, représentent 95% du contenu. Dans ce type de produits, ils sont essentielle
ment chimiques.
Ils saturent l'organisme avec des molécules qu'il ne peut pas dégrader mais qu'il « stocke ». L'OMS a prouvé que cela entraine des inflammations cardiaques et des problèmes de foie.
Parler du manque de transparence des fabricants sur l'origine et les effets des ingrédients est loin d'être un cliché.
La bio s'efforce au contraire d'utiliser la qualité de l'excipient naturel pour offrir une double action (hydratation, régénération) et une biocompatibilité avec des composants proches de ceux de l'épiderme.
Ainsi, contre 5% d'actifs dans un produit conventionnel, la bio en les couplant avec les excipients, en offre 70%. Choisir la cosmétiques bio c'est plébisciter la transparence, le bien-être et le respect de l'environnement contre le tout chimique. (4)
Mais quid du fait que les cosmétiques issus de l'industrie et de la chimie seraient toujours plus efficace que la bio ?
Produire un cosmétique bio est un choix de conception et cela ne remet pas en cause le principe du test. Les produits sont soumis aux mêmes lois. Bien souvent, le potentiel est équivalent, voire bien supérieur.
C'est le principe du cycle de la nature qui parle : les animaux mangent des plantes, se mangent entre eux et les plantes elles-mêmes se recyclent entre elles. Les molécules des métabolismes naturels communiquent plus facilement entre eux. C'est cette caractéristique qui est utilisée intelligemment dans le savoir-faire de la cosmétique bio.
Avec de tels arguments, le marché connaît un boom sans précédent.
Forcément on assiste à des transformations très importantes.
Les fabricants et les circuits de distribution ne sont plus seulement de petites entreprises arti
sanales.
Les mastodontes des cosmétiques et les grandes enseignes diversifient et démultiplient l'offre, mais entraînent aussi sa segmentation.
Plusieurs catégories se créent : grandes marques, parfumerie sélective « au top », distributeurs dans les enseignes spécialisées type superette.
On voit aussi s'opérer un écrémage : il faut être plus visible, faire face à la très forte pression exercée sur les prix alors que de nombreuses entreprises sont sous contraintes financières.
L'image du bio change à travers les stratégies marketing apportées par ce foisonnement d'acteurs Mais cela a aussi ses mauvais côtés. Avec le Greenwashing, qui surfe sur cette tendance verte, les marques cherchent à se donner une image écolo responsable (retrouvez des exemples ici http://www.zeroco2.com/blog/2011/02/21/quelques-exemples-de-greenwashing/).
Les produits qu'ils proposent ne sont en aucun cas bios, bien souvent loin d'être naturels. Et le plus souvent, le budget « publicité verte » est largement supérieur à celui alloué à leurs actions environnementales. Cette désinformation dessert les efforts de sensibilisation écologique et discrédite les entreprises véritablement engagées.
Une très forte expansion amène forcément son lot de problèmes.
Voilà à quoi va devoir se frotter le monde de la cosmétique bio dans la période à venir. La démocratisation, c'est très bien. Que de plus en plus de monde puisse profiter du bio, c'est très bien aussi.
Mais il est impératif que cela se fasse de manière intelligente avec un contrôle, des garanties et une transparence renforcés. Devant de telles évolutions, le consommateur ne devrait pas avoir de mal à faire la part des choses. La distinction entre le bio et le conventionnel doit être nette, les garanties apportées claires. Cela passe forcément par une harmonisation des labels et des certifications, notamment à l'international.
Les labels sont donc garants de l'engagement des marques.
C'est leur rôle de nous indiquer qu'un cosmétique est bel et bien bio. Ils garantissent que le produit répond à une charte et à un cahier des charges strict.
Il n'existe actuellement pas de réglementation publique, et les labels sont mis en place par des fabricants responsables.
Les contrôles sont prévus régulièrement et souvent de façon inopinée par des organismes indépendants (Ecocert http://www.ecocert.fr/, Qualité-France http://www.qualite-france.com/...).
Si l'on fait une synthèse des principaux labels en Europe, on peut dégager la plupart des mesures prises pour la conception des produits cosmétiques bio.
-Aucun ingrédient issu l'industrie pétrolière, aucun OGM, aucun pesticide
- Aucun extrait animal sauf produits de l'animal vivant
- Aucun colorant, parfum synthétique, silicones, PEG, PPG, parabens ou phénoxyéthanol (conservateurs)
- Respect de l'environnement, forte teneur en ingrédients naturels, le plus possible issus de l'AB
La plupart garantissent au moins 10% d'ingrédients bios dans le produit fini (sachant que l'eau et les minéraux qui représentent environs 80% du produit ne sont pas certifiables).
Le taux fixé pour les produits de synthèse ne dépasse pas les 5% et doit répondre d'une liste très restrictive. Un effort important est aussi fait sur l'emballage, biodégradable et recyclable.
Voici la liste de ces labels sur un site qui se propose d'en faire le comparatif.
http://cosmetique-bio-and-co.com/spip.php?article8
Cosmebio, Nature et Progrès, BDIH, Naturland, Cosmos, Natrue.
Si les labels sont une très bonne source d'information, ils sont encore largement perfectibles.
Ils sont d'ores et déjà nombreux (trop nombreux ?), et il faudrait qu'une harmonisation solide permettant une concurrence loyale entre les entreprises voie le jour.
Celle-ci doit s'ouvrir à une perspective internationale car il n'y a à ce jour aucune globalisation.
Les labels aux Etats-Unis (USDA, OASIS) n'ont par exemple aucune signification en Europe.
Cela aurait une portée très bénéfique économiquement et pour le bien-être des consommateurs.
Grand nombre des acteurs du monde de la cosmétique bio ont bien en tête ces impératifs.
Depuis le début des années 2000, différents organismes européens (BDIH, Bioforum, Ecocert, Cosmébio, ICEA, Soil Association) cherchent à se mettre d'accord. Il faut trouver des compromis pour un millier de fabricants et quelque 24000 produits.
L'harmonisation est forcément longue et complexe, et tourne principalement autour de la définition de la notion de BIO et de NATUREL. Le label COSMOS http://www.cosmos-standard.org/ est instauré début 2010. Il prévoit une période transitoire allant jusqu'à 2014.
Il impose un pourcentage d'ingrédients bio revu à la hausse : 20% du total des ingrédients. 95% des ingrédients physiquement transformés devront par ailleurs être bio, ainsi que 30% des ingrédients chimiquement transformés.
Les pourcentages d'ingrédients naturels et d'ingrédients bios devront clairement apparaitre sur tous les emballages des produits certifiés.
Quoiqu'il en soit, le monde de la cosmétique bio connait les enjeux auxquels il doit faire face. Les consensus et les efforts mis en œuvre le prouvent.
Choisir de consommer, de produire ou de vendre bio, même pour les cosmétiques, c'est au-delà du simple produit de consommation faire un véritable choix éthique.
Les entreprises cherchent à valoriser un véritable modèle durable et citoyen. Solidarité, politique sociale, engagement humanitaire et environnemental : il ne s'agit pas seulement de proposer des produits bio, mais aussi de vivre bio et d'encourager le plus de monde possible à suivre cette voie.
C'est le cas de la Maison artisanale Berthe Guilhem http://www.biogis.fr/bertheguilhem-cosmetique-savon-bio-haute-garonne/ (cosmétiques à base de lait de chèvre) qui achète ses matières premières à l'association Terre d'Afrique.
A une plus grosse échelle, l'entreprise Léa Nature http://www.biogis.fr/lea-nature-produits-biologiques-ecologiques/, pionnière dans la cosmétique bio a mis en place une politique admirable, membre du club 1% elle a cumulé plus de 270 000 euros pour la planète en 2011.
Son engagement est exemplaire tant dans la transparence de la qualité des produits qu'elle propose que dans sa politique sociale.
Voir que de tels projets existent apporte la certitude que la cosmétique bio n'a pas qu'une simple portée commerciale et une vision simpliste de chiffres d'affaires toujours plus importants.
L'engouement qu'elle suscite doit certes être maitrisé pour conserver son attrait et surtout sa crédibilité. Mais il est clair qu'elle cherche avant tout à être une réponse à une problématique de bien-être social et environnemental auquel chacun devrait vouloir et pouvoir avoir accès !
(2)
(3)
http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/125346W/2-5-2541/le-bio-trouve-ses-marques.html
(4) http://83.143.18.11/beaute/decrypter-la-cosmetique-bio/les-cosmetiques-bios-sont-ils-plus-ou-moins-efficaces-que-les-produits-convention-2.html et http://www.consoglobe.com/cosmetiques-bio-cosmetiques-classiques-efficacite-2862-cg