Finalement, il n’y aura pas de «feed holiday» pour les éleveurs
Pendant le début de l’année 2009, un véritable débat a secoué la filière élevage bio britannique, suite à l’incapacité financière de nombreux éleveurs à assumer leurs approvisionnements en aliments du bétail bio, dont les prix ne cessent d’augmenter. En janvier 2009, les prix des nourritures bio pour animaux étaient en effet deux fois plus élevés que ceux des aliments conventionnels, indique la Soil Association, la principale organisation de certification outre-Manche. Une situation aggravée par une nette baisse de la demande des consommateurs bio, touchés par la crise économique et financière.
A la recherche d’une solution, la Fédération d’aliments bio (Organic Food Federation), l’Association écossaise des producteurs bio (Scottish Organic Producers Association) et d’autres représentants du secteur bio se sont réunis dans un premier temps pour examiner un projet de demande de dérogation permettant aux éleveurs bio en difficulté de nourrir leurs animaux biologiques avec des aliments non-bio, pour une durée limitée. Le 5 février dernier, douze organes de certification britanniques ont ensuite transmis collectivement une demande auprès du ministère de l’Agriculture, le Defra (Department for Environment, Food and Rural Affairs), afin d’obtenir l’autorisation d’accorder aux éleveurs bio du Royaume-Uni un « feed holiday », c’est-à-dire « une trêve curative » leur permettant de nourrir leur bétail avec des produits conventionnels, tout en conservant leur statut d’éleveurs bio ; étant bien entendu que les produits issus de cette « trêve curative » perdraient leur label bio.
Comme l’indique Peter Melchett, directeur au sein de la Soil Association, cette proposition a néanmoins rencontré une vive opposition. Et non des moindres, puisque le Centre de recherche en bio s’est immédiatement montré hostile à une telle mesure, estimant qu’elle « porterait préjudice à un marché déjà en forte baisse depuis ces derniers mois ».
Source: www.agriculture-environnement.fr